Après une baisse sensible durant la crise sanitaire avec environ 32.000 entreprises en 2020, le nombre de transmissions a repris un rythme normal. En 2024, le marché se stabilise autour de 37 000 transmissions d’entreprises enregistrées. L’enjeu est important pour l’économie française. En effet, entre 2020 et 2030, on évalue à 500.000 le nombre de dirigeants de plus de 60 ans qui voudront cesser leur activité et donc transmettre leur entreprise. Au total, cela représente autour de 3 millions d’emplois Publiée le 4 juin 2025, la dernière étude Théma de la Direction générale des entreprises dresse un tableau général de la situation. Voici un résumé des informations à en retenir. Caractéristiques des cessions-transmissions d’entreprises Typologie des cessions-transmissions Majoritairement des TPE (86 % <10 salariés en 2023). Baisse des cessions d’entreprises sans salariés (de 35 % en 2012 à 31 % en 2023). Géographie des cessions-transmissions Forte concentration dans le Grand-Ouest : le taux de cession y est le plus élevé en Bretagne et Normandie et départements proches, ainsi que dans plusieurs départements du Massif Central et des Alpes. En Île-de-France, le taux est le plus bas, ainsi que dans plusieurs métropoles régionales (Toulouse, Lille et Nice). Secteurs dominants : HCR (Hôtels-Cafés-Restaurants) : 29 % des transmissions. Commerce : 28 %, dont 19 % dans le commerce de détail. Prix de cession Prix moyen en 2024 : 303 000 € (255.000 en 2012). Prix médian : 125 000 €. L’étude de la DGE fournit quelques exemples sectoriels de prix médian de cession par secteur d’activité en 2024 : Pharmacies : > 1 M€. Services aux particuliers : 42 000 €. Restauration rapide : 55 000 €. Elle souligne aussi que 86 % des cessions-transmission concernent des entreprises de moins de 10 salariés. La répartition des entreprises en fonction du nombre de salariés était la suivante en 2023 : Aucun salarié : 31 % (35 % en 2012). 1 à 2 salariés : 26 % (29 % en 2012). 3 à 5 salariés : 20 % (18 % en 2012). 6 à 9 salariés : 10 % (8 % en 2012). 10 salariés et plus : 14 % (10 % en 2012). Des entreprises transmises plus pérennes que les créations Les chiffres de l’étude montrent qu’une entreprise cédée ou transmise a plus de chances de durer qu’une entreprise créée. Ainsi, leur taux de pérennité à trois ans est de 85,5 %, contre 81,4 % pour les entreprises nouvellement créées. Parmi les critères expliquant cette meilleure pérennité, on peut citer la reprise par d’anciens salariés. Alors qu’il n’y a pas de différence dans le cadre d’une création, il apparait que les entreprises reprises par des femmes ont plus de chances de survie que celles reprises par des hommes. En chiffre cela donne les éléments suivants : Pérennité à 3 ans : 85,5 % pour les cessions transmissions contre 81,4 % pour les créations. Emplois créés à 3 ans : 4,2 contre 3,2. Productivité par tête à 3 ans : 27 k€ contre 25,6 k€ Chiffre d’affaires à 3 ans : 475 k€ contre 436 k€ En matière de chiffre d’affaires, une cession-transmission génère un chiffre d’affaires plus important et obtient une meilleure productivité au moment de la cession-transmission. Un autre point marquant de l’étude est que les cessions-transmissions ne se déroulent que minoritairement dans le cadre d’une procédure collective. En effet, seulement 6,7 % des cessions-transmissions en 2023 ont lieu dans un cadre judiciaire (sauvegarde, redressement, liquidation). Ce chiffre est en baisse depuis 2014, où il était de 10,3 %. Aider et accompagner les repreneurs La reprise d’entreprise nécessite plus de liquidités qu’une simple création, avec une prise de risque importante pour le repreneur qui n’a pas toujours toutes les informations pour avoir une valorisation juste de l’entreprise. Plusieurs dispositifs financiers et fiscaux existent pour soutenir les repreneurs d’entreprises. Parmi les aides et réseaux d’accompagnement, on peut citer : La Garantie Transmission de Bpifrance ; Le Prêt d’honneur à taux zéro via Initiative France ou Réseau Entreprendre ; Le Prêt Croissance Transmission (2025) pour PME et ETI ; Les plateformes TransEntreprise ou Bourse de la transmission ; Les CCI et Cap Créa pour un diagnostics pré-transmission… En matière fiscale, les dossiers de reprises peuvent bénéficier des dispositifs fiscaux suivants : Pacte Dutreil : exonération partielle des droits de mutation pour les transmissions familiales ; Abattement fixe de 500 000 € sur les plus-values lors du départ à la retraite ; Réduction des droits de donation si donateur âgé de moins de 70 ans. Des conditions sont fixées pour le cédant pour l’abattement. En résumé La transmission est plus stable et porteuse que la création. Pour compenser les freins à la reprise d’entreprise, il existe des aides ciblées (financement, fiscalité, formation). Les zones rurales et certains secteurs (pharmacie, commerce, restauration) sont à surveiller en priorité pour assurer la continuité économique. (Crédit photo : iStock / Sanja Radin)
Dépôt des comptes 2024 : les règles et les conditions pour la déclaration de confidentialité en 2025 31 mars 2025